"Le football est un jeu qui se joue à 11 contre 11, pendant 90 minutes et à la fin, ce sont toujours les allemands qui gagnent". Cette terrible phrase de Gary Linecker a traumatisé le football français, passé si près de la victoire en 82 et 86, mais qui à chaque fois a buté sur les allemands. Cette coupe du monde, est-ce de l'ordre de l'utopique ? Jusqu'au soir du 12 juillet 98, la réponse était "oui". Je me souviens, malgré mon jeune âge, que personne n'osait y croire. Battre le Brésil, en finale ? Impossible. Oui, mais impossible n'est pas français.
Pourtant, le parcours fut invraisemblable. Après un premier tour rondement mené, les bleus ont attendu le but en or pour se débarrasser des paraguayens, les tirs aux buts pour vaincre les italiens et surtout un improbable doublé de Lilian Thuram, en état second, contre la Croatie. Mais en finale, il y avait LE Brésil, pays à la quadruple couronne mondiale, l'ogre absolu, apôtre du jeu offensif et armé à l'époque de "IL Fénomeno", Monsieur Luis Nazario de Lima, Ronaldo. Finalement, après 90 minutes d'un match complètement maîtrisé par les bleus, l'histoire ne retiendra qu'un nom, celui de Zinedine Zidane. L'enfant de la Castellane vient de passer du statut d'excellent footballeur à celui de légende vivante du sport français en inscrivant un magnifique doublé parachevé par un dernier but d'Emmanuel Petit. 3 à 0. Le triomphe est total. Le pays est uni, plus rien ne compte à part faire la fête et tout le monde revoit les buts en boucle. Ce jour là, c'était de l'ordre de l'irréel. Ce fut un jour tellement incroyable que tout le monde s'en souvient encore aujourd'hui, marquant à jamais l'inconscient collectif tricolore...